Qu’est-ce qu’une politique publique ?
Une politique publique désigne l’action de l’État dans un domaine précis, visant à obtenir des résultats concrets pour la société.
Ces actions peuvent être menées non seulement par le gouvernement, mais aussi par d’autres autorités publiques, comme une banque centrale ou une collectivité territoriale (Politique publique – définition, Thyma)
Dans le cadre du combat féministe, les politiques publiques sont importantes: elles transforment les revendications et les combats militants en droits effectifs et protections réelles, là où les mobilisations sociales seules ne suffisent pas toujours à changer le quotidien des femmes.
Le féminisme, qui s’est longtemps nourri de mobilisations citoyennes et de combats militants, bénéficie aujourd’hui d’un relais institutionnel grâce aux politiques publiques.
À l’échelle nationale, l’État a progressivement mis en place des dispositifs pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et protéger les droits des femmes.
Quand l’État agit pour l’égalité femmes-hommes
Depuis 1944, les femmes françaises ont commencé à conquérir de nouveaux droits civiques, à commencer par le droit de vote et d’éligibilité grâce à l’ordonnance du Gouvernement provisoire.
Cette avancée historique a ouvert la voie à l’égalité inscrite dans la Constitution de 1946, qui a posé les fondations d’une société plus juste. Quelques décennies plus tard, la révision constitutionnelle de 1999 a renforcé cette égalité en promouvant la parité politique.
Les progrès ne se sont pas limités à la sphère politique.
Dans le domaine social et familial, les femmes ont vu leur autonomie grandir.
1967
La loi Neuwirth
La loi Neuwirth de 1967 a marqué un tournant en autorisant la contraception
1970
L’autorité parentale conjointe
La réforme de 1970, qui a remplacé la puissance paternelle par l’autorité parentale conjointe, a posé un principe simple mais fondamental : les parents partagent désormais les mêmes responsabilités.
1975
La loi Veil
la loi Veil de 1975 a permis de légaliser l’interruption volontaire de grossesse, affirmant le droit des femmes à disposer de leur corps.
1992
Reconnaissance du harcèlement sexuel
Et en 1992, la reconnaissance du harcèlement sexuel dans le code pénal et le code du travail a renforcé la protection des femmes dans leur vie professionnelle et personnelle.
La lutte contre les violences faites aux femmes a aussi évolué
Depuis 2010
La loi de 2010 a mis en place des dispositifs comme l’ordonnance de protection et le bracelet anti-rapprochement, et la loi Schiappa de 2018 a durci les sanctions tout en introduisant la notion d’outrage sexiste.
Les travaux du Grenelle des violences conjugales, entre 2019 et 2020, ont conduit à 46 mesures concrètes pour protéger les victimes. Dans le domaine de la santé et des droits reproductifs, les femmes ont également vu des avancées majeures.
Depuis 2020
Depuis 2020, la contraception est gratuite pour toutes les mineures, et en 2021, la PMA a été ouverte aux couples de femmes et aux femmes célibataires. En 2022, le délai légal pour l’IVG a été prolongé de 12 à 14 semaines, renforçant le droit des femmes à choisir.
Au fil de ces évolutions, les politiques publiques ont progressivement transformé les combats militants et les revendications sociales en droits concrets et protections effectives, améliorant ainsi la vie quotidienne des femmes dans tous les domaines.
Le Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023-2027
Le Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023-2027 constitue la stratégie nationale la plus récente visant à réduire les inégalités entre les sexes.
Cette stratégie s’articule autour de quatre grands axes. Elle cherche d’abord à renforcer la protection des femmes victimes de violences en mettant en place des outils d’alerte, un accompagnement psychologique et financier, ainsi que des sanctions plus strictes pour les auteurs.
Elle vise également à améliorer la santé des femmes en facilitant l’accès à la contraception et à l’IVG, en soutenant les femmes après une fausse couche et en prenant davantage en compte des enjeux tels que l’infertilité, l’endométriose, la ménopause ou la précarité menstruelle.
Le plan agit aussi pour réduire les inégalités professionnelles et salariales en encourageant la mixité dans tous les métiers, en soutenant l’entrepreneuriat féminin grâce au mentorat et à un meilleur accès aux financements, et en promouvant l’égalité dans les carrières.
Enfin, il cherche à diffuser une culture de l’égalité dès l’école, en luttant contre les stéréotypes, en favorisant l’accès des filles aux filières scientifiques et numériques et en renforçant la représentation des femmes dans les médias. Piloté par la ministre chargée de l’Égalité, le plan est déployé sur l’ensemble du territoire afin d’assurer un impact concret « jusqu’au dernier kilomètre ».