De Olympe de Gouges à la France contemporaine

Article basé sur les informations de LUMNI
Chronologie : les droits des femmes en France – Article Histoire

Le 8 mars 2024, la Constitution française a enfin inscrit le droit des femmes, après avoir déjà consacré le droit à l’avortement (IVG).

La France devient le premier pays au monde à garantir ce droit fondamental dans son texte fondateur.

Profitons de cet événement pour faire un saut dans le passé et retracer l’histoire des droits des femmes en France : il faut remonter à la fin du XVIIIe siècle.

En 1791, Olympe de Gouges publie sa célèbre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Dans ce texte fondateur, elle affirme que « la Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits ».

Pourtant, quelques années plus tard, le Code civil de Napoléon

Bonaparte réduit la femme à l’autorité de son mari, reléguée à l’obéissance et à l’incapacité juridique.

Le XIXe siècle apporte quelques lueurs d’émancipation : en 1880, les filles peuvent enfin fréquenter les lycées publics, malgré l’opposition de certains secteurs religieux. Le divorce, légalisé en 1792, est abrogé puis rétabli en 1884, illustrant les oscillations de la législation face aux évolutions de la société.

Les avancées majeures apparaissent au XXe siècle

Le 21 avril 1944, les Françaises obtiennent le droit de vote, un siècle après les hommes. Comparée à d’autres pays européens, la France prend du retard : en Finlande, les femmes votaient depuis 1906, et en Russie depuis 1918. En France, elles voteront pour la première fois lors des élections municipales du 29 avril 1945.

La réflexion sur la condition féminine se poursuit avec Simone de Beauvoir, qui, en 1949, publie Le Deuxième Sexe. Son essai dénonce une société qui limite les femmes et appelle à la lutte pour l’indépendance et la liberté. Dans les années 1950 et 1960, la législation se modernise : le Planning familial est créé, la contraception est légalisée en 1967, et en 1965, les femmes peuvent travailler et gérer leurs biens sans le consentement de leur mari.

Le Mouvement de libération des femmes (MLF) voit le jour en 1970

Ce collectif utilise la presse et l’édition pour faire passer ses messages : droit à l’avortement, lutte contre les violences et égalité sociale.
Le Manifeste des 343 (1971) et l’association Choisir la cause des femmes, portée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, contribuent à faire avancer les droits reproductifs.

Parmi les grandes victoires de cette décennie : la légalisation de l’IVG en 1975, le divorce par consentement mutuel, et l’instauration de l’autorité parentale conjointe. La fin des années 1970 confirme ces acquis avec la loi définitive sur l’IVG (1979) et la reconnaissance du viol comme crime, même entre époux (1980).

Dans les décennies suivantes, la France poursuit les avancées législatives : la loi Roudy de 1983 inscrit l’égalité salariale, tandis que des mesures renforcent la protection contre les violences conjugales et sexuelles.

Des mouvements citoyens comme Ni putes ni soumises, créés en 2003, dénoncent les violences dans les quartiers et rappellent que l’égalité reste un combat quotidien.

Les années 2010-2020

Les années 2010 et 2020 voient un accent mis sur la protection des droits reproductifs et la lutte contre les violences : gratuité de la contraception pour les jeunes, accès élargi à la PMA, allongement du délai légal pour l’IVG, installation du bracelet anti rapprochement, et ouverture du 3919 24h/24 et 7j/7 pour soutenir les victimes.

Les campagnes #MeToo et #BalanceTonPorc marquent également un tournant dans la prise de parole collective contre les violences sexistes.

L’inscription du droit des femmes dans la Constitution et la protection explicite de l’IVG en 2024 représentent l’aboutissement de plusieurs siècles de lutte et d’actions féministes.

Ces avancées législatives viennent de la persévérance des militantes, de l’implication des associations et de l’évolution des mentalités. La quête d’égalité continue.